Inspiré d’un poème d’Henri Cazalis, sur le­quel Camille Saint-Saëns avait composé une mélo­die, cette œuvre aujourd’hui si populaire, fut accueillie, au soir de sa création, par des sifflets aussi sévères qu’inattendus. Liszt en réalisa peu après une transcription pour piano.

dansemacabre.jpgLa musi­que suit le poème ponc­tué de ses fameux « zig et zig et zag » : minuit sonne au cime­tière. La mort sai­sit son vio­lon et de son talon, frappe en cadence sur une tombe. Celle-ci s’ouvre, lais­sant appa­raî­tre les sque­let­tes qui, au son d’un air lugu­bre de la Mort, se met­tent bien­tôt à dan­ser sur un rythme endia­blé. L’on entend alors cla­quer les os.

Mais le coq chante, tout le monde fuit, et, en hâte, la réu­nion maca­bre rega­gne son tom­beau. On entend les douze coups de minuit lors­que la Mort accorde son vio­lon.

Suit une valse lente dans laquelle s’insère une variante iro­ni­que du Dies irae, puis jaillis­sent les cli­que­tis des sque­let­tes qui s’entre­cho­quent sur un rythme infer­nal. Des sono­ri­tés sar­cas­ti­ques mènent ce sab­­bat démo­nia­que, et sou­li­gnent le carac­tère iro­ni­que de la par­ti­tion, l’une des plus réus­sies de Saint-Saëns. Lui-même en fera une auto­ci­ta­tion iro­ni­que en tête des « Fossiles » du Carnaval des ani­maux.

Paroles : Henri Cazalis

Musique: Camille Saint-Saëns (1874)

Zig et zig et zag, la mort crie cadence
Frappant une tombe avec son talon
La mort à minuit joue un air de danse
Zig et zig et zag, sur son violon.

Le vent d’hiver souffle, et la nuit est sombre
Des gémissements sortent des tilleuls
Les squelettes blancs vont à travers l’ombre
Courant et sautant sous leurs grands linceuls

Zig et zig et zag, chacun se trémousse
On entend claquer les os des danseurs
Mais psit ! Tout à coup on quitte la ronde
On se pousse, on fuit, le coq a chanté.

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