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LE CHOEUR D'ORATORIO DE PARIS

Requiem

ANTONIN DVORAK

A son sujet, le compositeur s’est exprimé en ces termes : « Ne soyez pas surpris par ma dévotion. Seul un artiste profondément croyant peut engendrer une œuvre de la sorte. J’aime prier quand je regarde la verdure et le ciel par la fenêtre. J’en apprends sur les oiseaux, les fleurs, Dieu et moi-même. » 

Si la musique religieuse est assez peu présente dans la production de Dvořák, il ne faut pas en sous-estimer la richesse et la qualité. Dvořák a composé ce somptueux Requiem pour quatuor de solistes, chœur et orchestre en 1890, au début de sa féconde période de la maturité. Bien qu’il reste éloigné de la théâtralité d’un Verdi ou d’un Berlioz, il atteint régulièrement une même intensité dramatique permise par la variété des couleurs et des écritures instrumentales et vocales qui vont jusqu’à chercher le repos d’un deuil paisible à la fin de l’ouvrage. 

Dans cette version adaptée pour chœur, solistes et orchestre de chambre, Frédéric Pineau et le Chœur d’Oratorio de Paris ont donné à entendre dans l’un des plus beaux Temples de Paris ce grand vaisseau musical trop rarement donné, signe d’un renouveau enthousiaste après ces mois marqués par l’absence de concert.

Requiem
Opus 9

Maurice duruflé

Oeu­­vre chan­­tée en seconde par­­tie des concerts des 28 mai 2022 à Bad Homburg et 18 juin 2022 à Saint Eustache (Paris).

Le Requiem de Maurice Duruflé, dédié à la mémoire de son père, se conforme à une tra­di­tion fran­çaise « gal­li­cane » qui pré­serve une litur­gie pro­pre à la France et l’éloigne des pres­crip­tions du Concile de Trente. C’est pour­quoi, de nom­breux Requiem fran­çais ne com­por­tent pas la séquence Dies irae, comme ceux de Du Cauroy, Gilles, Campra et Fauré. Duruflé a, comme Fauré, ter­miné sa messe des morts par un In Paradisum, met­tant l’accent sur l’espoir d’un au-delà heu­reux.

Le com­po­si­teur est un catho­li­que convaincu et son Requiem porte la mar­que de ses convic­tions. Malgré l’absence de Dies irae, il met abon­dam­ment en relief la menace de l’Enfer, d’abord dans le Domine Jesu Christe qui l’illus­tre par la gueule du lion ouverte pour ava­ler les dam­nés, comme sur les por­tails des cathé­dra­les, le Tartare, les ténè­bres et les pei­nes éternelles, puis dans le Libera me qui évoque le jour « très amer » du Jugement Dernier et l’homme trem­blant face à la menace de la « mort éternelle ». Si ce Requiem com­mence et se ter­mine dans l’apai­se­ment (la fré­quence avec laquelle est repris requiem aeter­nam est tout à fait frap­pante), son atmo­sphère est tou­te­fois loin d’être tou­jours sereine.

Verleih uns Freiden

FÉLIX MENDELSSOHN
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Cette œuvre a été enre­gis­trée à dis­tance pen­dant la période de confi­ne­ment par des chan­teurs du chœur d’ora­to­rio de Paris et du Bachchor de Bad Homburg. Cette col­la­bo­ra­tion franco-alle­mande devait se pour­sui­vre par deux concerts don­nés en octo­bre 2020 avec un pro­gramme com­pre­nant le Requiem de Duruflé et plu­sieurs psau­mes de Mendelssohn.